Élaboration et mise en œuvre du concept de responsabilité sociale : une étude de cas dans le secteur de l'ingénierie et de la construction

Lévesque, Sophie (2017). « Élaboration et mise en œuvre du concept de responsabilité sociale : une étude de cas dans le secteur de l'ingénierie et de la construction » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en administration.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (38MB)

Résumé

Depuis quelques années, indépendamment de leur taille, de leur secteur d'activités ou même de leur situation géographique, de plus en plus d'entreprises modifient leurs politiques et leurs pratiques afin de tenir compte de l'intérêt général. Néanmoins, force est de constater que nous en savons encore très peu sur ce processus complexe que représentent l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie de responsabilité sociale d'entreprise (RSE). En effet, la littérature actuelle à ce propos se campe dans une perspective prescriptive, normative et statique. Afin de remédier à ces limites, c'est-à-dire cette insuffisance d'éclairage empirique sur l'édification et l'implantation d'une stratégie RSE, nous avons réalisé une étude de cas au sein d'une entreprise, œuvrant dans le secteur de l'ingénierie et de la construction, qui avait récemment opté pour une gestion responsable de façon volontaire. À travers une analyse documentaire et la conduite d'entretiens semi-structurés avec la direction ainsi que des gestionnaires, nous avons été à même : 1) de discerner les facteurs instigateurs de cette démarche de responsabilisation sociale, 2) d'identifier les étapes sous-jacentes au processus de formalisation des engagements en matière de RSE, 3) d'établir les acteurs clés tout comme les différents outils de la RSE mobilisés par ces derniers pour formaliser les principes ainsi que les engagements et finalement 4) de déterminer les contraintes ou les obstacles connexes à cette démarche, donc rencontrés par l'organisation tout au long de son parcours. Essentiellement, nous avons constaté que l'édification et le déploiement d'une stratégie RSE découlent de facteurs d'ordre organisationnel et institutionnel, donc s'inscrivent dans une logique stratégique et de mise en conformité. Par ailleurs, nous avons remarqué que la formalisation des engagements sur le plan de la RSE s'accomplit à travers un processus linéaire, séquentiel qui comprend trois grandes étapes, soit : 1) l'élaboration d'un cadre de référence relatif à la RSE à la suite de la réalisation d'un diagnostic, 2) l'implantation et 3) l'évaluation des résultats découlant de sa mise en œuvre. En d'autres termes, l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie RSE se déroulent en étapes consécutives et reposent principalement sur la technocratisation, la domination du contrôle diagnostique. Notre étude a également mis en lumière le fait que si la formulation de la stratégie RSE ne constitue guère à proprement parler une co-construction, il n'en demeure pas moins que les efforts déployés pour intégrer la RSE au sein de l'organisation s'inscrivent malgré tout dans une optique de décentralisation et de collaboration. En ce qui concerne les outils de la RSE, nous avons observé que le code de conduite autoproclamé et autovalidé demeure l'instrument de choix auprès des organisations. Par contre, nous avons aussi relevé que malgré la flexibilité et la latitude que cet outil offre aux entreprises, sa mise en œuvre constitue un exercice beaucoup plus complexe que le laisse sous-entendre la littérature. Parallèlement à ces constats, nous avons établi que l'outil normatif que s'avère le GRI encadre l'opérationnalisation de la RSE. Pour ce qui a trait aux obstacles inhérents à la prise en charge de la RSE, nous avons découvert que le principe de la RSE ne soulève aucune contestation sur le terrain ou du moins ne fait pas l'objet de vifs débats comme le laisse croire la littérature. En revanche, sa mise en œuvre, qui bouleverse les repères de l'organisation et de ses membres et qui s'inscrit dans un contexte qui dépasse les frontières organisationnelles, fournit un terreau fertile pour la contestation ou plus simplement les impasses. En dernier lieu, et de façon plus générale, nous avons conclu, d'une part, du caractère contingent et contextuel la RSE et, d'autre part, de son faible degré de familiarité auprès des divers acteurs œuvrant au sein de l'organisation. La principale limite de cette étude consiste à la généralisation restreinte des résultats puisque notre échantillon se circonscrit à une seule entreprise. Cependant, rappelons que cette étude, contrairement aux autres recherches dans ce domaine, répondait au besoin imminent de comprendre comment les organisations élaborent et implantent leur stratégie RSE. Par ailleurs, la nécessité de conduire des recherches en profondeur, donc au sein d'une seule entreprise, afin, tel que nous l'avons effectué, de mettre en perspective des éléments à même de remettre en question certaines idées reçues sur le sujet, faisait consensus. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : responsabilité sociale des entreprises, stratégie, processus, obstacles, étude de cas

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Lapointe, Alain
Mots-clés ou Sujets: Responsabilité sociale des entreprises / Planification stratégique / Études de cas
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 29 mars 2018 14:06
Dernière modification: 29 mars 2018 14:06
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11119

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...