Legault-Roy, Manuel
(2017).
« Et si la littérature était un bruit? : la fiction à l'épreuve de la théorie de l'information » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
De toutes les inventions issues du boom technologique initié par la Deuxième Guerre mondiale, les machines à communiquer sont à l'origine d'une transformation radicale de notre manière de transmettre des messages, et de concevoir la communication. Promu au rang de science grâce à un mouvement épistémologique mis en place par la cybernétique et la théorie mathématique de l'information, l'acte de communiquer s'est mué en un phénomène rationnel et quantifiable. La prolifération des ordinateurs personnels, l'étalement du réseau Internet et l'automatisation croissante des tâches cognitives résultent du déploiement d'un concept propulsé par les nouvelles sciences de la communication : l'information. L'information représente la clé d'une toute nouvelle vision de l'univers si unanimement acceptée par le monde scientifique, qu'on annonce l'émergence d'un paradigme dit informationnel. Le sujet de ce mémoire sera de scruter les effets qui découlent de l'adoption généralisée d'une conception scientifique de l'information et de la communication par le biais de la littérature. Face à la rationalisation des échanges, quel statut conserve la littérature, elle qui se retrouve à cheval entre communication et création. Dans ce contexte, certains auteurs entreprennent de questionner ce désir soudain de certitudes dans le processus de circulation des messages. Des questionnements qui pavent la voie vers une revendication de la richesse inhérente à l'incertitude qui complexifie inévitablement tout échange d'information. Deux œuvres américaines, L'étoile de Ratner de Don DeLillo et Plus de Joseph McElroy, et une Polonaise, La voix du maître de Stanislas Lem, nous permettront d'analyser cette posture à contre-courant. Porté par une analyse épistémocritique et sociocritique, nous nous appliquerons à comprendre de quelle manière la quête d'une communication univoque s'inscrit dans un imaginaire scientifique qui se situe en porte-à-faux des conséquences de l'accroissement des échanges d'information. Alors que la cybernétique et la théorie de l'information unissent leurs efforts afin de faire reculer le spectre du bruit et de l'entropie, qui représentent un état de désorganisation de l'information, nous relèverons les cas de figure où la modélisation scientifique obscurcit le processus de communication davantage qu'il ne l'éclaire. Les écrits de David Porush (The Soft Machine : Cybernetic Fiction), de William R. Paulson (The Noise of Culture : Literary Texts in a World of Information) stimuleront notre analyse de la transformation des textes aux contacts des sciences de la communication. L'observation de la constitution d'un imaginaire social de l'information sera soutenue par les écrits de Jean-François Chassay (Imaginer la science et Les livres curieux) et de Patricia S. Warrick (The Cybernetic Imagination in Science Fiction).
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cybernétique, théorie de l'information, épistémocritique, Stanislas Lem, Don DeLillo, Joseph McElroy, bruit, entropie, science et littérature.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Chassay, Jean-François |
Mots-clés ou Sujets: |
Théorie de l'information / Cybernétique / Communication / Littérature et sciences / Don DeLillo / Stanisław Lem / Joseph McElroy |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
23 févr. 2018 15:48 |
Dernière modification: |
23 févr. 2018 15:48 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10978 |