Blouin, Danielle
(2015).
« Un art confidentiel : la reliure d'art au Québec, conditions de production et évolution d'une pratique (1900-1990) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en histoire de l'art.
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Résumé
Cette recherche se concentre sur une finalité matérielle issue d'un geste, celui qui inscrit conceptuellement l'objet livre comme un tout cohérent dans sa forme – soit le geste de l'assemblage, du liage. Ce travail constitue une survivance technique inscrite dans la longue durée qui conserve dans ses manifestations actuelles toutes les traces de l'impulsion originelle qui l'a inspiré. Notre étude sur la reliure d'art s'est conduite dans le cadre géographique et socioculturel du Québec de la période de 1900 à 1990. Le soutien théorique à cette recherche est de plusieurs ordres. Le premier volet relève du domaine de l'anthropologie, car il concerne l'inscription du livre ainsi que son apparat, la reliure, en tant que valeur symbolique pour le créateur, le collectionneur et la société. Le deuxième volet a trait à l'histoire culturelle, sociale et à celle des idées, puisque l'objet culturel n'est pas anodin et qu'il cristallise en sa matière les influences de ce que certains qualifient de « l'air du temps » d'une société. Le troisième volet désigne la reliure comme objet d'intérêt pour la discipline de l'histoire de l'art, puisque c'est autour des propositions visuelles, esthétiques et thématiques de ces décors que gravite l'argumentaire de notre recherche. La reliure d'art est catégorisée comme art décoratif/art artisanal – puisqu'elle répond, dans sa perspective utilitaire, à des contingences fonctionnelles et techniques – mais offrant un supplément d'expression et de contenu. L'élaboration théorique et historique se construit en partant de sources documentaires concrètes, soit les reliures d'art produites au Québec entre 1900 et 1990, ainsi qu'à travers les archives vivantes que sont les témoignages oraux des artisans relieurs qui ont été actifs pendant les périodes moderne et contemporaine, soit à partir de 1937. Bref, c'est aussi à l'« histoire orale », méthodologie utilisée en sociologie, que nous avons eu recours pour construire ces sources. La consultation des fonds d'archives privés et institutionnels a complété le corpus des sources documentaires. L'objectif de cette recherche sur l'histoire de la reliure d'art est d'étayer concrètement et théoriquement un domaine délaissé de notre histoire socioculturelle et de l'histoire du livre et de l'imprimé. Il s'agit d'une recherche pionnière au Québec et elle prend modèle sur les travaux réalisés par les spécialistes britanniques Mirjam Foot, David Pearson et néerlandais Jan Storm van Leeuwen. Cette recherche traite aussi du « monde » de la reliure et de ses artisans, de leurs conditions de travail et de la nécessaire invention qu'ont exigés l'adaptation et l'appropriation d'un nouveau savoir-faire en situation de colonie et son progrès jusqu'à la période moderne. Elle met au jour les réalisations d'artisans souvent méconnus de même que les migrations techniques et les transferts culturels issus de deux nations colonisatrices et qui les ont inspirées. Qu'elles soient une affirmation identitaire, une expression de modernité ou une résurgence de cet art portée par les femmes, les œuvres des artisans issues du Québec confirment l'originalité et notre spécificité culturelle en reliure d'art et ce, à chacune des époques. La thèse s'organise en trois chapitres couvrant autant de périodes historiques. La périodisation est établie à partir des facteurs déterminants pour chacun de ces moments. De 1900 à 1936, on assiste à la mise en place des principaux acteurs qui donnent vie au milieu de la reliure d'art et lui insufflent un caractère original. La période suivante (1937-1967) est caractérisée par la mise sur pied d'un enseignement professionnel qui s'inscrit dans les enjeux de la modernité. Enfin, les années 1968-1990 sont dominées par un retour aux sources en quelque sorte alors que des écoles privées, dirigées par des femmes, transmettent sous un mode apparenté à celui de maître-apprenti les connaissances du métier. La conclusion fait un retour sur le principe fondateur de l'acte de relier, soit l'assemblage et interroge les perspectives d'avenir de ce concept dans une société où les supports d'informations numériques supplantent l'objet livre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : artisan, histoire socioculturelle, histoire du livre et de l'imprimé, métier d'art au Québec, reliure d'art.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Lacroix, Laurier |
Mots-clés ou Sujets: |
Reliures de luxe / Relieurs / Relieuses / Formation / Québec / Histoire / 20e siècle |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'histoire de l'art |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
26 févr. 2018 13:48 |
Dernière modification: |
26 févr. 2018 13:48 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10961 |