Benoit, Audrey
(2017).
« Évolution et remédiation des déficits cognitifs en schizophrénie » Thèse.
Montréal, Québec, Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Les atteintes cognitives sont maintenant reconnues comme une des caractéristiques fondamentales de la schizophrénie et le but de cette thèse était de les examiner sous différents angles. D'abord, la façon d'évaluer les atteintes cognitives a évolué dans les dernières années et on utilise de plus en plus de batteries cognitives informatisées. Cependant, les études sur la comparaison des batteries cognitives traditionnelles (papier-crayon) et des batteries informatisées sont limitées. Ainsi, l'objectif de la première étude de cette thèse est de comparer les performances cognitives sur deux batteries, une en format papier-crayon, l'autre informatisée, chez de jeunes patients en début de maladie. Pour ce faire, nous avons eu accès à des données d'une cohorte de patients présentant un premier épisode de psychose (PEP), où 182 patients avaient complété la batterie papier-crayon et 97 patients avaient complété la CogState Research Battery (CSRB) informatisée. La cohorte de patients évaluée avec la CSRB montre une meilleure performance en vitesse de traitement de l'information, d'attention, de mémoire visuelle et de mémoire verbale comparativement aux patients testés avec la batterie conventionnelle. La performance n'est cependant pas significativement différente pour la mémoire de travail, les fonctions exécutives et la cognition sociale. Par ailleurs, la mémoire verbale est le domaine cognitif le plus atteint, peu importe la modalité d'évaluation. En somme, ces résultats aident à mieux appréhender comment les performances obtenues à l'aide de batteries informatisées peuvent se comparer aux études utilisant des batteries conventionnelles chez de jeunes patients. Ensuite, l'étude de jeunes patients présentant un PEP est primordiale dans le domaine de la cognition puisqu'elle permet de limiter l'impact de l'exposition prolongée aux antipsychotiques ou des hospitalisations répétées. Peu de données existent sur la relation entre la rémission symptomatique précoce et les fonctions cognitives durant les premières années de traitement. Par conséquent, l'objectif du deuxième article de cette thèse est de comparer longitudinalement la performance cognitive de patients présentant un PEP en rémission précoce (n=l 7) et celle de patients toujours symptomatiques (n=53), catégorisés en utilisant les critères proposés par le Remission in Schizophrenia Working Group. Pour cette étude, les critères de rémission étaient appliqués du 6e au 12e mois de traitement, et une évaluation cognitive était disponible pour ces patients au 3e mois de traitement, puis au 15e mois. Les résultats montrent que la performance en mémoire verbale des patients en rémission précoce est significativement meilleure que celle des patients toujours symptomatiques, tant après 3 que 15 mois de traitement. Quant à elle, la mémoire visuelle est meilleure chez les patients en rémission, mais seulement à l'évaluation initiale tandis que la mémoire de travail n'était pas significativement différente entre les deux groupes, peu importe le moment de l'évaluation. Les différences mises en évidence dans cet article suggèrent que la mémoire verbale pourrait être un marqueur stable de rémission symptomatique précoce chez les patients présentant un PEP. Finalement, les difficultés cognitives associées à la schizophrénie persistent souvent à long terme. La thérapie de remédiation cognitive (TRC) est une approche prometteuse pour tenter d'améliorer ces fonctions chez les patients. Toutefois, la réponse à ce type d'intervention est souvent variable et les différences individuelles pouvant expliquer ces divergences sont mal connues. C'est pourquoi l'objectif du troisième article de cette thèse est d'évaluer si le niveau d'autocritique (insight) cognitive peut influencer l'amélioration cognitive suite à une TRC. L'insight cognitif se mesure à l'aide de deux concepts : la réflexion sur soi (self-reflectiveness) et la certitude de soi (self-certainty). Pour cette étude, 20 patients ont complété 24 séances de TRC en groupe. Ils ont aussi complété une évaluation cognitive à l'aide de la CSRB et de l'échelle Beck Cognitive Insight Scale avant d'amorcer la TRC et également après l'avoir terminé. Les résultats montrent une corrélation inverse significative entre le niveau de certitude de soi à 1'évaluation initiale et l'amélioration en vitesse de traitement de l'information ainsi qu'en mémoire visuelle. Ces résultats suggèrent que les patients se montrant plus ouverts à réévaluer leurs croyances pourraient mieux bénéficier de la TRC. Ils appuient aussi l'idée que les caractéristiques métacognitives ou psychologiques des patients peuvent nous informer sur les conditions les plus favorables d'administration de la TRC.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cognition, schizophrénie, batterie cognitive informatisée, rémission symptomatique, remédiation cognitive
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Bherer, Louis |
Mots-clés ou Sujets: |
Schizophrénie / Troubles de la cognition / Cognition -- Tests / Schizophrènes -- Tests psychologiques / Rémission / Remédiation cognitive |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
15 déc. 2017 13:44 |
Dernière modification: |
15 déc. 2017 13:44 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10814 |