Lamah, Gilbert Ouo Ouo
(2017).
« Dynamiques de la participation des organisations paysannes dans la gestion des écosystèmes forestiers : cas de Diécké en République de Guinée » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sciences de l'environnement.
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Résumé
La gestion durable des ressources naturelles est une préoccupation à l'échelle mondiale. Les ressources forestières subissent des pressions anthropiques destructrices. Dans plusieurs pays du monde, la déforestation affecte les écosystèmes, dégrade les ressources en eau et en terres agricoles. Cela compromet la sécurité alimentaire et aggrave la pauvreté des communautés. Selon la FAO, le taux de perte mondiale annuelle de la forêt a augmenté significativement en passant de 2,7 millions d'hectares entre 1990 et 2000, à 6,3 millions d'hectares entre 2000 et 2005 (FAO, 2012) et le taux moyen de déforestation serait de 13 millions d'hectares par an (FAO, 2011). L'Afrique a enregistré des pertes annuelles nettes de superficies forestières statistiquement significatives de 1,1 million d'hectares entre 1990 et 2000 et 2,7 millions d'hectares entre 2000 et 2005. Les conséquences de cette déforestation sont l'aggravation des risques climatiques, la perte de biodiversité, la dégradation des terres et des eaux. En Afrique de l'Ouest et particulièrement en Guinée, les écosystèmes forestiers subissent une dégradation continue principalement en raison de pratiques agricoles inappropriées (cultures itinérantes sur brûlis, cultures sur pentes), des activités d'agrobusiness, des activités d'exploitation minière, de l'exploitation irrationnelle pour satisfaire les besoins en bois énergie et bois d'œuvre, et de l'expansion urbaine. En Guinée forestière, incluant la zone d'intervention de la SOGUIPAH, le taux de recul annuel moyen des forêts s'élèverait à 2% contre 0,5% dans le reste du pays. Il en résulte une forte érosion des sols avec pour conséquences la perte de la fertilité des sols et de la biodiversité, la baisse de la productivité et l'aggravation de la pauvreté. L'implication des collectivités locales et des OPs dans la cogestion des forêts se heurte à de nombreux obstacles d'ordres politique, institutionnel et règlementaire. Ces obstacles se traduisent par la mauvaise application des textes de loi, le manque d'un cadre permanent et approprié de concertation avec les OPs, le manque de communication, de transparence et d'équité de la part des projets de développement envers les OPs. Cet état de fait caractérise la création de la société guinéenne d'hévéa et de palmier à huile (SOGUIPAH) à Diécké qui accapare les pouvoirs et biens des communautés par l'expropriation des terres des populations pour la culture d'hévéa et de palmier à huile au détriment des cultures vivrières. Les conséquences sont entre autres la perte de biodiversité et des bonnes pratiques traditionnelles de conservation de la nature, l'insécurité alimentaire, la pauvreté rurale et les disparités sociales avec une minorité de paysans riches à côté de la majorité pauvre. Malgré la création de la fédération régionale des planteurs de palmiers à huile et d'hévéa (FEREPPAH), les communautés ont du mal à établir un partenariat gagnant-gagnant avec une entreprise d'agrobusiness soutenue par l'État central et qui se soucie peu de leurs intérêts. L'implication active des OPs et des populations s'avèrent une nécessité pour gérer durablement les ressources forestières; or, les OPs font face à de nombreux problèmes, minant leurs actions. Pour assurer une meilleure implication des OPs, il est donc nécessaire d'avoir une connaissance approfondie de la dynamique de participation des communautés et des OPs au processus de développement de leur localité. Cette thèse s'inscrit dans ce cadre et a pour objectif de générer des connaissances sur la dynamique de participation des OPs à Diécké et d'élaborer une stratégie pour accroître leur participation à la gestion durable des écosystèmes forestiers. Pour atteindre cet objectif, l'approche méthodologique d'étude de cas a été utilisée. Cette approche de recherche empirique a consisté à enquêter sur la gestion actuelle des écosystèmes forestiers à Diécké ainsi que sur l'organisation et le fonctionnement des OPs en vue d'évaluer leur dynamique. Plus spécifiquement, il s'est agi de cerner la gestion participative des écosystèmes à Diécké, de collecter et d'analyser les faits importants associés à cette gestion, d'identifier de manière concertée les différentes pistes de solutions et enfin d'élaborer une stratégie innovante de participation des OPs. L'ensemble des données a été collecté au moyen de consultations auprès des OPs, de la SOGUIPAH, des autorités politico-administratives, des institutions traditionnelles, des centres de recherches et des universités. Les résultats de la recherche révèlent que la création des OPs formels remonte à la période coloniale. Quatre critères ont été considérés dans cette étude pour évaluer la dynamique de participation des OPs : le capital relationnel, l'évolution du fonctionnement, la solidarité, et la capacité d'innovation et d'adaption. Malgré leur évolution relative, les OPs demeurent très influencées par les pouvoirs publics et les partenaires techniques et financiers (PTF), de sorte qu'on ne peut véritablement parler de liberté d'association. À Diécké, la FEREPPAH est faiblement outillée et peu écoutée. Elle rencontre d'énormes difficultés dans son fonctionnement et dans la défense de ses intérêts, en raison de l'absence d'un partenariat réel avec la SOGUIPAH et les paliers gouvernementaux aux niveaux sous-préfectoral, préfectoral et régional. La FEREPPAH possède une structure organisationnelle et un réseau d'information lui permettant de gérer ses activités et d'échanger avec tous ses membres. Une stratégie innovante en vue d'accroître la participation des OPs à la gestion durable des écosystèmes forestiers, a été élaborée et articulée en cinq axes d'interventions : i) informer, sensibiliser et former les OPs; ii) gérer et réduire les risques sanitaires et environnementaux; iii) aménager les terroirs et promouvoir un développement rural intégré; iv) sauvegarder le patrimoine culturel des communautés; et v) promouvoir la gouvernance participative en gestion des écosystèmes forestiers. La mise en œuvre de la stratégie innovante de participation des OPs proposée dans cette thèse permettra l'instauration d'un véritable dialogue, l'amélioration de la circulation de l'information, et des interactions entre tous les acteurs concernés, afin de mieux gérer les écosystèmes forestiers tout en améliorant la productivité agricole. La réussite de cette stratégie nécessitera une action collective entre la SOGUIPAH, les OPs, les communautés et l'État.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Écosystèmes forestiers, Enjeux, Terres agricoles, Inégalités, Organisations paysannes, Participation, FEREPPAH, SOGUIPAH, Stratégie, Diécké.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Waaub, Jean-Philippe |
Mots-clés ou Sujets: |
Forêts -- Gestion -- Guinée -- Participation des citoyens / Communautés rurales / Cogestion / Foresterie durable / SOGUIPAH |
Unité d'appartenance: |
Instituts > Institut des sciences de l'environnement (ISE) |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
24 nov. 2017 14:28 |
Dernière modification: |
24 nov. 2017 14:28 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10685 |