Paléogéographie quaternaire de la région des Monts-Valin et dispersion glaciaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean (Québec)

Horth, Nancy (2017). « Paléogéographie quaternaire de la région des Monts-Valin et dispersion glaciaire au Saguenay-Lac-Saint-Jean (Québec) » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en géographie.

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Résumé

Réalisé dans le cadre du Programme d'Acquisition de Connaissances sur les Eaux Souterraines (PACES) dans la région municipalisée du Saguenay-Lac-Saint-Jean (SLSJ), ce projet de recherche avait comme but premier d'établir une nouvelle cartographie à l'échelle du 1 : 50 000 de la région du lac Jalobert (22D10-OUEST) et par le fait même, d'y présenter une reconstitution des événements paléogéographiques associés au dernier cycle glaciaire du secteur étudié des Monts-Valin. Ensuite, à partir des données issues des travaux de terrain du PACES, nous avons cherché à préciser les aires de dispersion des débris anorthositiques et carbonatés, à quantifier en partie l'importance du transport glaciaire ainsi qu'à déterminer les trajectoires d'écoulement glaciaire de la région du SLSJ. Les grandes variations dans l'orientation des marques d'érosion glaciaire démontrent que le mouvement glaciaire était influencé par la topographie. La compilation de l'orientation des drumlins rocheux, des roches moutonnées et des stries, indiquent qu'il y a eu trois mouvements glaciaires qui se sont succédés : d'abord un écoulement ancien orienté vers le SO qui pourrait tirer son origine de la région des Monts-Valin et serait associé à la phase d'englaciation, ensuite un mouvement dominant vers le SSE et le SE qui seraient associés à la phase majeure de la glaciation, et finalement un écoulement vers l'ESE qui serait associé à la déglaciation de la région suite à un contrôle topographique au moment où la glace s'est amincie. Les résultats du transport glaciaire des débris anorthositiques supportent cette chronologie des écoulements glaciaires : les données indiquent l'existence d'un train de dispersion orienté vers le SO dont les débris auraient été remobilisés par un écoulement en direction de l'ESE. Les analyses pétrographiques et géochimiques des débris anorthositiques et carbonatés ont aussi confirmé que le mouvement vers le SE est responsable de l'essentiel du transport de ces débris rocheux : les données permettent de définir des trains de dispersion glaciaire des débris anorthositiques allant jusqu'à 100 km en aval de la lithologie source et des trains de dispersion des débris carbonatés jusqu'à un maximum de 80 km pour les débris contenus dans la fraction fine (< 0,063 mm) et de 50 km pour les débris plus grossiers (4-16 mm). Le secteur cartographié des Monts-Valin est principalement couvert par des dépôts glaciaires (Tc, Tm) qui représentent 77,4% de la superficie cartographiée. On distingue ce type de dépôt selon l'épaisseur mesurée : le till en couverture continue (Tc ; 26%) dont l'épaisseur est supérieure à 1 mètre et le till en couverture discontinue (Tm ; 51,4%) dont l'épaisseur est inférieure à 1 mètre. La région est également couverte par des sédiments fluvioglaciaires (Gx, Go), glaciolacustres (LGa, LGd) et glaciomarins (MGa, MGd). Parmi les dépôts fluvioglaciaires (4,2% de la surface cartographiée), on distingue des dépôts juxtaglaciaires (Gx ; 1,2%) que l'on retrouve sous la forme d'esker et de terrasse de kames et des dépôts d'épandage proglaciaires subaériens (Go ; 3%). Omniprésents à l'intérieur des principales vallées dans les hautes terres, les dépôts associés au lac proglaciaire Valin observé occupent 5,5% de la zone cartographiée. Parmi ces dépôts, nous avons des sédiments glaciolacustres fins (LGa ; 0,1%) et des sédiments glaciolacustres deltaïques (LGd ; 5,4%). Finalement, dans la dépression structurale du SLSJ, on trouve des dépôts associés à la Mer de Laflamme; ils occupent près de 3,2% de la superficie cartographiée. Ces dépôts, sont principalement des sédiments glaciomarins fins (Mga ; 0,2%) et des sédiments glaciomarins deltaïques (MGd ; 3%). La déglaciation s'est amorcée au cours de la période de 10,25 à 10 ka 14C BP (12-11,4 ka cal) par une fusion sur l'ensemble de la surface de l'inlandsis dans les hauts sommets des Monts-Valin alors que la glace était encore présente dans la dépression structurale du SLSJ (Tremblay, 1971a; Lasalle et Tremblay, 1978; Dionne et Occhietti, 1996; Leduc, 2016). L'amincissement de la glace a eu pour effet d'augmenter le contrôle topographique sur le mode de déglaciation ainsi que la formation du lac proglaciaire Valin qui inonda la majeure partie des vallées du ruisseau de la Raquette et des rivières Saint-Louis, Valin et Petit-Bras. La présence de sédiments glaciolacustres, tels que des rythmites (LGa) et des sédiments deltaïques (LGd), témoignent des différentes phases de l'évolution du lac proglaciaire Valin : ces phases sont associées à l'ouverture d'exutoires successifs où les plans d'eau glaciolacustres se sont déversés les uns dans les autres à mesure que la langue glaciaire se retirait vers les basses terres du SLSJ. Marquée par l'abaissement progressif du niveau de l'eau, quelques terrasses ont été façonnées à différents niveaux, soit à 310 mètres, à 290 mètres et à 250 mètres. Elles témoignent de phases de stabilisation dans l'abaissement des eaux glaciolacustres à l'intérieur de la vallée de la rivière Valin. La présence de ces niveaux de terrasses seulement sur le versant nord de la vallée de la rivière Valin indique que la marge glaciaire était encore présente sur le versant sud de la vallée pendant que les eaux glaciolacustres progressaient à l'intérieur de celle-ci. Le drainage final a eu lieu lorsque la marge s'est retirée du piedmont des Monts-Valin par l'entremise de la rivière Petit-Bras avant d'aboutir dans les eaux de la Mer de Laflamme. Vers 10 ka 14C BP (11,4 ka cal.), les eaux de fontes circulant au contact du glacier étaient dirigées vers le SE : une vaste plaine d'épandage proglaciaire parsemée de kettles fut érigée. Cette plaine d'épandage se termine sous forme la de delta glaciomarin à une altitude estimée par Leduc (2016) entre 170 et 175 mètres d'altitude. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : paléogéographie, géomorphologie, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Monts-Valin, lac proglaciaire Valin, Mer de Laflamme, cartographie des formations superficielles, dispersion glaciaire, anorthosite, carbonates.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Daigneault, Robert-André
Mots-clés ou Sujets: Paléogéographie -- Quaternaire / Parc de conservation des Monts-Valin / Saguenay-Lac-Saint-Jean / Géomorphologie / Érosion glaciaire / Époque glaciaire / Lacs glaciaires / Cartographie géomorphologique / Cartes géologiques
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de géographie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 06 nov. 2017 09:29
Dernière modification: 06 nov. 2017 09:29
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10528

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