Boulanger, Éric
(2004).
« L'accord de libre-échange Japon-Mexique est enfin signé : une étape historique pour la politique commerciale nipponne ».
Chroniques des Amériques, 4(39).
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Résumé
Lorsque le Japon a signé son premier accord de libre-échange (ALE) avec Singapour le 13 janvier 2002, certains observateurs de la scène politique nipponne n’y ont pas vu le début d’une nouvelle ère libre-échangiste, mais bien l’expression de l’incapacité de la société japonaise d’affronter la mondialisation et de Tokyo de modifier en conséquence sa politique commerciale. En effet, plusieurs facteurs singuliers, notamment l’exclusion de l’agriculture, le poids et l’influence du Japon dans l’économie de la cité-État, ont concouru à faciliter la signature de cet ALE, au point où celui-ci est apparu comme un cas d’exception, alors que les négociations avec d’autres pays, dont le Mexique, n’avançaient guère. C’est donc avec étonnement qu’on apprenait, en mars 2004, que les gouvernements japonais et mexicain avaient conclu un ALE qui, de plus, satisfaisait les deux parties au niveau de l’agriculture, secteur sur lequel achoppaient les négociations. D’ailleurs, les négociations sur un ALE Japon-Australie avaient échoué à l’été 2003 justement parce que Tokyo refusait de discuter d’agriculture, ce qui avait alors fait craindre le pire pour les négociations avec le Mexique. L’ALE a été signé, finalement, le 17 septembre 2004 à Mexico par le premier ministre japonais Junichiro Koizumi et le président mexicain Vicente Fox. Il doit entrer en vigueur le 1er avril 2005.