Tenier, Jacques
(2004).
« Les relations entre l'Amérique latine et l'Union européenne après le sommet de Guadalajara des 28 et 29 mai 2004 ».
Chroniques des Amériques, 4(40).
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
L’Amérique du Sud et l’Europe ont un long passé commun, fait de la colonisation, puis de l’impérialisme, mais aussi d’échanges humains, culturels et économiques intenses, notamment dans la première moitié du 20ème siècle. Le traité de Rome (1957) fut une mauvaise nouvelle pour l’Amérique du Sud quant à ses relations commerciales avec l’Europe occidentale car il prévoyait un marché agricole protégé et des relations privilégiées avec les anciennes colonies d’Afrique. En juillet 1970, par la déclaration de Buenos-Aires, les membres de la Commission spéciale de coordination latino-américaine demandèrent aux Européens de mettre en place un système de préférences généralisées (SPG) non réciproque pour l’exportation de leurs produits manufacturés et semi manufacturés. Ce système, mis en œuvre en 1971, ne fut appliqué ni aux produits agricoles ni aux produits de la pêche. Or, ces produits constituent alors l’essentiel des exportations vers l’Europe des pays situés au Sud du Rio Grande. Le SPG n’est pas parvenu à rééquilibrer les relations commerciales dont l’importance relative a décru ces trente dernières années. Entre l970 et 1982, les exportations de l’Amérique latine vers la CEE sont passées de 26 % à 17 % de ses exportations totales et ses importations en provenance de la CEE, de 24% à 14 % du total. En 1990, si la Communauté européenne représente en moyenne 22 % du commerce extérieur de l’Amérique latine, la réciproque est de 2 % seulement. On peut y voir l’inégalité de développement des deux zones mais aussi la disparité entre une zone intégrée effectuant en son sein les deux tiers du commerce extérieur et une zone non intégrée tributaire du marché mondial. Les réformes économiques du début des années quatre-vingt-dix ont rendu la région à nouveau attractive pour les entreprises européennes mais ce sont moins les échanges commerciaux que les investissements qui en ont bénéficié.