Maximiser l'impact de la recherche en psychologie au moyen de
l'auto-archivage. L'initiative pour l'accès libre aux articles
scientifiques
Maximising the impact of psychological research through self-archiving
S. Harnada,
, and M.
Santiago-Delefosseb,
aChaire de recherche du Canada, centre de
neuroscience de la cognition (CNC), université du Québec
à Montréal,
Montréal, Canada
bChaire de psychologie de la
santé,
équipe « Psychologie qualitative de la santé
et de
l'activité », université de Lausanne,
Lausanne, Suisse
Available online 11 September 2004.
Les auteurs discutent le lien entre visibilité, accès et impact de la recherche afin de montrer l'intérêt de l'auto-archivage. Ils présentent l'historique et les étapes du mouvement pour le libre accès (Open Access). Enfin, ils indiquent les possibilités et limites de développement de l'auto-archivage, en particulier dans l'objectif d'accroître la visibilité internationale des publications francophones en psychologie.
The authors discuss the causal link between research access and research impact to demonstrate the benefits of providing Open Access to published research articles through author self-archiving on the Web. The special case of the international visibility of francophone research output in psychology is discussed.
Mots clés: Impact de la recherche;
Visibilité;
Auto-archivage; OAI
Keywords: Research impact; Visibility;
Self-archiving; Open Access
La profession d'enseignant-chercheur, comme celle de chercheur comporte comme mission principale la conduite de recherches. De même les professionnels de la psychologie, par leur « haut niveau de qualification » reconnu dans les textes de lois régissant le diplôme de psychologue, doivent être en mesure de conduire des recherches dans le cadre de leurs fonctions diverses.
Or, le processus de recherche n'est complet que lorsque les résultats sont diffusés. L'intérêt de cette diffusion étant non seulement la visibilité de leurs activités de travail, mais aussi la possibilité de rendre leurs travaux utiles, par les applications qu'ils permettent et/ou de poursuivre les recherches sans répéter des recherches qui auraient déjà été effectués. Au-delà, c'est aussi à travers le nombre et la qualité de ses publications que le chercheur sera évalué tout au long de sa carrière, la quantité et la qualité de celles-ci étant étroitement liées (à tort ou à raison) avec la notoriété et la visibilité scientifique des revues (pour une discussion de ces critères cf. Houlihan et al., 1992 and Sternberg et Gordeeva, 1996).
La question de l'impact des diffusions reste donc une problématique primordiale dans la connaissance des activités de recherche pour une nation. Ainsi, la psychologie française, ses travaux, ses résultats comme leur spécificité ne peuvent être connus que si un nombre consistant de pairs dans d'autres pays ont un accès facile et rapide aux informations. Visibilité et accès sont en corrélation avec le nombre de citations des textes dans les revues internationales. Cette diffusion peut se faire par différentes voies, formelles ou informelles, mais la plus traditionnelle reste la publication dans une revue scientifique.
L'objectif du chercheur reste donc la diffusion rapide des résultats de son travail qu'il considère comme original et qu'il souhaite présenter à la communauté scientifique internationale, ce qui exige la sélection d'une revue à comité de lecture internationale correspondant aux critères internationaux d'évaluation, soit, le plus souvent l'expertise anonyme par deux pairs (pour détail, cf. Castro & Santiago-Delefosse, 2002).
Cependant, comme dans la communauté scientifique mondiale il existe au moins 24 000 revues dont le contenu est approuvé par des comités de lecture et qui publient au moins 2 500 000 articles par année, il paraît difficile de rendre visible l'ensemble des travaux réalisés (pour la seule psychologie cf. Jeannin & Santiago-Delefosse (2004) dans ce numéro). D'où l'intérêt de trouver des supports les plus appropriés par leur niveau de diffusion maximale.
De plus, le nombre croissant de revues scientifiques grève lourdement les budgets des bibliothèques universitaires qui s'y abonnent afin de procurer la documentation nécessaire aux étudiants et chercheurs. Si bien qu'en période de restrictions budgétaires se pose souvent la question des arrêts d'abonnements à un certain nombre de revues. Dès lors, de très bonnes revues peuvent ne se trouver que dans quelques bibliothèques universitaires. La visibilité des articles parus dans de telles revues, quel que soit leur intérêt, devient alors minime puisque liée à une accessibilité moindre. Mais même les articles publiés dans les revues qui ont beaucoup d'abonnements ne sont pas accessibles à tous leurs éventuels utilisateurs : aucune bibliothèque ne peut s'abonner qu'à une faible proportion de l'ensemble des 24 000 revues.
Or, les moyens actuels, via Internet, pourraient multiplier les impacts de diffusion au moins par 4,5, sans aucun coût pour le chercheur et/ou pour l'université. Il est frappant que cette possibilité ait été saisie par les chercheurs en sciences de la nature, comme ceux en physique (ou les recherches doivent être diffusées le plus rapidement possible), et de voir combien les sciences humaines semblent ignorer cette solution et en particulier dans le monde francophone.
Cet article se donne comme objectifs de présenter brièvement les modifications d'impact introduites par l'utilisation d'Internet, puis d'introduire le lecteur aux solutions offertes par l'initiative de Budapest pour l'accès libre (Open Access, OA) et l'auto-archivage1, initiative fort peu connue en France. Enfin, nous exposerons les bases élémentaires du processus et les moyens qui permettraient à ceux qui le souhaiteraient d'aller plus loin dans la démarche.
La production de nouvelles connaissances dans le cadre d'une recherche implique qu'elles soient mises en application et/ou inspirent d'autres recherches. Dans le présent article, le terme « recherche » désigne plus spécifiquement cette création de nouvelles connaissances et le terme « impact de recherche » désigne leur diffusion, leur utilisation et leur mise en application active. Les autorités scientifiques comme les universités et les évaluateurs encouragent les chercheurs, voire exigent d'eux qu'ils publient le fruit de leurs découvertes, parce que c'est le seul moyen de le rendre accessible et utilisable pour les autres chercheurs. Cette visibilité constitue l'unique manière d'influencer d'autres recherches. Ainsi ce qui différencie l'auteur d'un article scientifique approuvé par un comité de lecture de tout autre auteur, c'est donc le besoin que sa recherche ait un impact2.
Cette exigence d'impact, dans tous ses niveaux, reste tellement importante, tant au point de vue de l'avancement de carrière, que de l'estime de soi des chercheurs, qu'ils ont, jusqu'à maintenant souvent payé les envois par la poste de leurs tirages à part3 à quiconque les demandait. On peut en déduire qu'ils estimaient important que leur recherche soit lue et serve à d'autres4. Si chercheurs (et universités) sont disposés à payer pour maximiser l'accessibilité de leurs travaux de recherche en assurant la diffusion de tirages à part c'est bien parce que l'accès reste une condition préalable à l'impact.
Toutes les variables qui s'opposent à l'accès s'opposent à l'impact. L'accès est la condition première de diffusion et nécessaire pour atteindre un quelconque impact. En effet, un article que personne ne lit ne sert à personne et n'est pas cité. C'est pourquoi le nombre de citations d'un article est devenu un indicateur de rendement très important en ce qui concerne l'utilisation et l'impact de la recherche. Le nombre de citations reflète, si ce n'est l'utilisation directe des données de recherche, au moins leur connaissance et leur prise en compte dans d'autres recherches. L'accès maximal à un article permet donc de maximiser les possibilités de citation et contribue à l'avancement des connaissances.
Les systèmes de récompenses associés à la politique « publier ou périr » des universités (salaires, promotions, permanences, prix) comme les systèmes de financement de recherche privés et publics (subventions de recherche, paiement des frais généraux des universités) sont fondés sur la mesure et la prévision de l'impact de la recherche.
Avec l'arrivée et la diffusion des accès Internet, le contexte général de diffusion est en profonde mutation. Puisque les chercheurs et leurs universités commencent à se rendre compte que l'ère de l'Internet permet d'augmenter considérablement l'impact de leur recherche. Il n'est désormais plus nécessaire de se donner tant de mal pour poster et payer l'envoi de tirages à part d'articles qu'on a publiés dans une revue au contenu approuvé par des comités de lecture. Il n'est même plus besoin de les transmettre par courrier électronique. Il suffit de les auto-archiver, au vu de tous, dans les archives universitaires de tirages électroniques, ces sites Web étant accessibles à tous les utilisateurs potentiels à l'échelle mondiale sans que quiconque ait à faire ou à répondre à une quelconque demande de tirage à part5.
Cette évolution des modes de diffusion a débuté de façon spontanée et discrète. Les chercheurs ont commencé par afficher leurs articles sur leurs propres sites Web que des utilisateurs potentiels pouvaient repérer au moyen du moteur de recherche « généraliste » tels que Google. Cependant une recherche aussi « généraliste » ne peut s'effectuer si l'utilisateur ne connaît pas à l'avance le titre et le nom de l'auteur de l'article. De plus, ce type de moteur de recherche n'est pas suffisamment spécialisé pour servir à la recherche et au repérage d'articles approuvés par des comités de lecture. Il ne remplace en aucune manière les recherches documentaires dans les bases de données internationales et spécialisées comportant exclusivement des résumés d'articles de revues au contenu approuvé par des comités de lecture (comme Medline ou PsycInfo ou Web of Science). Et là encore, parmi ces bases de données spécialisées, nombre d'entre elles ne comportent pas les textes intégraux des articles en question ou bien ces articles sont accessibles mais après paiement.
Pourtant la mise en ligne des articles sur des sites d'archivage « ouverts » personnels et/ou universitaires permet de minimiser certaines variables rendant l'accès difficile comme la durée de diffusion de l'article, les difficultés d'accès si la bibliothèque universitaire n'est pas abonnée à la revue, etc.
C'est dans ce contexte général de diffusion de la recherche et de libre accès, rapide et gratuit que s'est développé l'initiative de Budapest pour l'accès libre (Budapest Open Acess Initiative ou BOA) http://www.soros.org/openaccess/fr/index.shtml ainsi que le protocole de balisage pour rendre tous ses textes récoltables et interoperables : le Open Access Initiative (OAI) http://www.openarchives.org/.
Il s'agissait de mettre en place la possibilité virtuelle d'auto-archiver les productions des chercheurs par leurs propres moyens. Mais il fallait dépasser le seul archivage sur un site personnel, coupé du reste des chercheurs car celui-ci présente une faible visibilité. En effet, un tel site personnel sur Internet est difficile à localiser si on n'a pas d'emblée les coordonnées. Or, la visibilité d'une recherche consiste à ce que un certain nombre de chercheurs faisant appel à un moteur de recherche par mots clefs puissent trouver l'article d'un auteur, même s'ils ne connaissent ni son nom, ni les coordonnées de son site personnel. En plus, un tel moteur de recherche doit permettre de faire des statistiques pour savoir combien de personnes ont consulté tel ou tel article. Il doit permettre également des croisements entre mots clefs et donc entre articles.
L'initiative pour l'accès libre a pris en compte ces différentes contraintes qui exigeaient de créer au moins un format d'archivage standard afin de pouvoir croiser des données.
Ces réflexions sont à l'origine de la BOAI (Initiative de Budapest pour l'accès libre) élaborée par le Open Society Institute, mis sur pied par le financier George Soros6, ainsi que la Scholarly and Academic Resources Coalition7, organismes qui ont accordé leur appui au libre accès.
C'est ainsi qu'ont été initiées les pratiques d'auto-archivage de plus en plus répandues actuellement, certaines revues y participant.
La réalisation concrète de cette Initiative peut être décomposée en trois étapes, qui sont maintenant atteintes :
L'initiative pour l'accès libre a défini un modèle commun pour rentrer les métadonnées essentielles qui indiquent que les articles sont bien des textes de recherche (auteur, titre, revue, date, résumé, mots clefs), de manière à ce que tous les articles déposés par chaque auteur présentent un même format, ces normes OAI (Open Archives Initiative) deviennent alors « interopérables ». Leurs métadonnées peuvent être repérées et tous les documents peuvent être conjointement parcourus et localisés, où qu'ils soient, comme s'ils appartenaient à une collection universelle accessible à tous. Il s'agit donc d'une sorte de bibliothèque universelle et virtuelle, dont les documents peuvent être localisés sur des sites différents mais dont le protocole de formatage commun permet qu'ils soient reconnus comme appartenant au même ensemble virtuel. Dès lors, on peut se les procurer comme s'ils étaient logés dans une seule archive virtuelle contenant en exclusivité l'ensemble des articles de recherche approuvés par des comités de lecture.
Un logiciel libre de publication électronique a été développé pour aider à créer des archives universitaires conformes aux normes OAI. Logiciel Eprints8 prend peu de place sur un serveur web et réclame peu de temps au webmaster pour l'installation et le maintien. Grâce à ce logiciel, les auteurs peuvent immédiatement déposer tous leurs articles de façon à les rendre librement accessibles à tous les autres chercheurs et maximiser ainsi l'impact de leurs recherches.
L'application de ces mesures a donné lieu à l'apparition de moissonneurs (harvesters) tels que OAIster9, qui repèrent les balises des métadonnées, et qui permettent désormais aux chercheurs d'effectuer des recherches dans quelque 300 archives universitaires conformes aux normes de l'OAI, qui contiennent plus de trois millions de documents.
Grâce à ce travail, l'auto-archivage consiste donc à déposer un document électronique sur un site web en accès public. Ce document doit être balisé suivant le format d'archivage des publications électroniques de l'OAI. Ce dépôt implique une interface web simple. Le dépositaire copie les métadonnées (date, auteur, titre, nom du journal, etc.) et attache ensuite le texte intégral.
Une fois franchies ces trois étapes, les concepteurs et les organismes supports ont atteint le but qu'ils s'étaient fixé : rendre visible, accessible, analysable et utilisable par tous les internautes, un texte intégral des recherches produites par les scientifiques et leurs institutions. La visibilité est accrue puisque gratuite et accélérée puisque le texte peut être mis en ligne directement.
De plus, cette accélération de la mise à portée de tous des résultats des recherches a été accrue par l'introduction d'une pratique de mise en ligne des « pré-publications » (avant décision des comités de lecture qui examinent les textes — toujours adressés aux revues scientifiques). Cette version étant suivie d'une version « post-publications », lorsque le texte a été validé et accepté par les pairs d'une revue.
Cependant, si l'infrastructure nécessaire pour maximiser l'impact de la recherche universitaire existe déjà et a été implantée en divers endroits. Il est maintenant nécessaire d'assurer dans les meilleurs délais l'adoption de politiques universitaires et d'outils informatiques servant à la création et à l'alimentation d'archives de tirages électroniques au sein des universités. Tant que ces archives ne seront pas remplies, l'impact des recherches continuera à être gaspillé en pure perte10
Si les universités et les organismes qui les financent mettaient en application de façon concertée les mesures énoncées plus haut, il n'y aurait aucune raison pour que les résultats de recherche, préalablement approuvés par des comités de lecture, ne soient pas librement accessibles. Une accessibilité enfin immédiate afin que l'ensemble de la communauté puisse les utiliser, les mettre en application et s'en servir afin d'effectuer d'autres recherches et cela dans le cadre d'une politique générale de diffusion des travaux scientifiques11. C'est pourquoi il importe de sensibiliser :
• les universités pour qu'elles adoptent une politique d'auto-archivage en élargissant la maxime selon laquelle il faut « publier ou périr » et en précisant qu'il faut aussi « publier avec un impact maximal ». Dans cette optique, il est possible, par exemple, de s'inspirer d'un logiciel gratuit permettant la création de CV universitaires uniformisés en ligne, comportant des liens menant aux archives universitaires de tirages électroniques, lesquelles contiendraient le texte intégral auto-archivé des articles approuvés par des comités de lecture12 ;
• les bibliothèques universitaires pour qu'elles prêtent assistance à la première vague de chercheurs en matière d'auto-archivage, en effectuant de l'auto-archivage au nom des chercheurs qui se sentent dépassés ou occupés13 ;
• les organismes de financement de la recherche, tels que le CNRS ou l'Inserm afin qu'ils puissent considérer l'auto-archivage14comme faisant partie du cycle normal de recherche, et requérir non seulement que les résultats de recherche soient publiés, comme c'est déjà le cas, mais aussi que leur visibilité et leur utilisation soient maximisées grâce à l'auto-archivage qui les rend librement accessibles ;
• les revues elles mêmes, qui ne pâtissent point de l'auto-archivage, puisque la recherche davantage visible améliore également la visibilité des revues, pour modifier leurs ententes de cession de droits d'auteur et de contrats de licence afin de favoriser l'auto-archivage (83 % des revues l'ont déjà fait et la plupart des autres donnent leur accord sur demande)15.
Concrètement chercheurs et institutions peuvent unir leurs efforts pour faciliter la procédure d'auto-archivage.
Du côté des chercheurs :
• chacun peut s'assurer que son université ou organisme de recherche ait installé un système d'archives de e-publications compatible OAI http://archives.eprints.org/index.php?action=browse ;
• tout chercheur peut auto-archiver ses prépublications dans son archive institutionnelle ;
• il peut également auto-archiver ses postpublications sans omettre la question du copyright. L'auteur détient le copyright sur la prépublication non encore validée. Il peut donc l'auto-archiver sans autorisation de quiconque ;
• pour la publication validée, l'auteur peut essayer de modifier l'accord de cession de copyright afin d'autoriser l'auto-archivage. En cas d'échec, il peut ajouter à la prépublication déjà archivée un corrigenda… http://sophia.univ-lyon2.fr/boai/self-faq_fr.html#copyright1
Du côté des institutions :
• l'installation d'une archive de publications électroniques compatible OAI ne comporte pas de difficultés majeures. L'important étant d'adopter une politique visant à ce que toutes les facultés maintiennent et mettent à jour un curriculum vitae standard en ligne http://www.ecs.soton.ac.uk/ harnad/Temp/CV-enligne.html ;
• elles peuvent encourager la mise en ligne de toute publication validée ;
• elles peuvent assurer la formation et l'aide nécessaire aux bibliothécaires compétents dans la réalisation de l'auto-archivage.
Comme on le voit l'initiative pour l'accès libre concerne spécifiquement la littérature scientifique validée et ce quelle que soit la discipline. Ce sont les auteurs eux-mêmes qui devraient auto-archiver afin d'optimiser la visibilité, l'accessibilité, la rapidité de diffusion et l'impact de leur travail. L'auto-archivage, bien que simple et rapide, peut toutes fois être effectué par des automates installés dans l'institution.
Il reste actuellement au moins deux points à résoudre, l'un technique, l'autre humain.
En effet, au point de vue technique, il reste à développer les indicateurs et analyseurs de rendement scientométriques qui existent déjà16 partiellement et qui fonctionnent un peu comme Google, mais au moyen de liens vers des citations et non au moyen de liens ordinaires. Ces indicateurs doivent être améliorés et utilisés pour démontrer, surveiller, mesurer, évaluer et récompenser la maximisation de l'impact de recherche obtenue grâce au libre accès. Le débat concernant l'accroissement de l'impact de citation17 lorsque l'accessibilité est en ligne, rapide et gratuite est déjà en cours18.
Cependant, au-delà des aspects techniques qui
connaîtront des
améliorations rapides, il ne faut pas sous-estimer les freins
« humains » aux changements d'habitudes de
diffusion des
travaux. Le chercheur en psychologie ne peut sous-estimer la
résistance
au changement dans un domaine aussi sensible que les publications de
travaux. Aussi serait-il judicieux de viser les revues
elles-mêmes, en
particulier les revues de qualité mais n'appartenant pas au
monde
anglophone, ou aux courants dominants et/ou issues d'autres traditions
culturelles. Ces dernières ont autant intérêt que
les auteurs à
favoriser l'auto-archivage dans lequel elles apparaissent à part
entière dans les références. C'est pourquoi, il
nous semble
particulièrement intéressant de faire connaître
l'initiative pour
l'accès Libre (OA) soutenue par le BOAI (Budapest Open
Access
Initiative) et l'auto-archivage sous des normes
interopérables
(OAI) tant dans la communauté francophone qu'auprès des
rédacteurs en
chef de revues françaises.
D. Castro and M. Santiago-Delefosse, Les communications scientifiques en psychologie, Esprit du temps, Paris (2002).
Houlihan et al., 1992 D. Houlihan et al., Critiquing the peer review process: Examining a potential dual role conflict, American Psychologist 47 (1992), pp. 1679–1681. Abstract-MEDLINE | Abstract-PsycINFO
Jeannin et Santiago-Delefosse, 2004 P. Jeannin and M. Santiago-Delefosse, Analyse des représentations de la « scientificité » des supports de publication de psychologie par les chercheurs de psychologie, Pratiques Psychologiques (2004), p. 4.
Sternberg
et Gordeeva, 1996
R.J. Sternberg and T. Gordeeva, The anatomy of impact: What makes an
article influential, Psychological Science 7
(1996), pp. 69–75. Abstract-PsycINFO